Dépendance vis-à-vis des matières premières et pauvreté
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Title |
Dépendance vis-à-vis des matières premières et pauvreté
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Creator |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
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Description |
La Commission européenne a fait paraître, en août 2003, un document de travail interne sur les liens entre la dépendance vis-à-vis des matières premières et la pauvreté dans les pays en développement. Cette analyse montre de façon évidente que le problème de la dépendance vis-à-vis des matières premières agricoles touche en premier lieu les pays ACP. Pour deux produits de base, le café et le coton, les pays africains dépendants sont tous des PMA à faible indice de développement humain. De même, pour le cacao, les principaux pays dépendants sont des PMA ou des pays à faibles revenus. Le document admet que 'l'affaiblissement des prix à l'exportation conduit à une réduction des revenus agricoles, des salaires agricoles, ou au chômage, qui mène ensuite à une cycle de faibles investissements et à une stagnation de la productivité. Des revenus d'exportation plus faibles jouent également à la baisse sur les revenus des gouvernements ce qui 'réduit les ressources budgétaires affectées aux activités de réduction de la pauvreté comme la santé et l'éducation'. Il note qu'une chute des revenus d'exportation peut aussi déséquilibrer la balance des paiements et mettre une pression sur le service de la dette. Le document examine les défis à relever et suggère 'une série d'actions qui pourraient aider ces pays à traiter ces questions à long terme au niveau national et international '. Les principaux défis identifiés comprennent : 'les tendances de baisse des prix à long terme, la volatilité des prix à court terme, la concentration et l'intégration internationale des marchés, la réforme des marchés dans les pays producteurs et la sur dépendance vis-à-vis des matières premières traditionnelles, comme le café, le cacao, le coton, la banane et le sucre'. Pour réagir à la tendance à la baisse des prix à long terme, le document recommande de chercher à améliorer la compétitivité, les marges de profit et la part du prix au consommateur qui va aux producteurs. Il n'est pas favorable à la réactivation des accords internationaux sur les matières premières, soutenant que 'les conditions ne sont pas encore réunies pour que ce type de dispositif réussisse'. S'agissant de la concentration des marchés, il appelle à réfléchir davantage à 'la façon d'équilibrer les pouvoirs économiques des grandes sociétés multinationales et des petits producteurs dans les pays en développement, tout en maintenant des incitations pour améliorer les flux d'investissements directs à l'étranger (IDE)', mais il ne fait aucune proposition. S'agissant de la réforme des marchés intérieurs, il plaide pour une coopération étroite entre les gouvernements et les organisations de producteurs, avec notamment 'un rôle plus actif pour les gouvernements', afin de créer un environnement favorable pour le secteur privé intérieur. Le document évoque le pari de la diversification et souligne à cet égard 'l'absence de capacité relative au commerce dans de nombreux pays en développement' comme une obstacle majeur. Il met en évidence l'importance de développer la production à destination des marchés locaux et régionaux comme un moyen essentiel de diversification. En résumé, le document souligne que 'les pays dépendants des matières premières doivent analyser leur propre situation et inventer des stratégies plus dynamiques pour faire face aux défis auxquels leurs secteurs économiques clés sont confrontés'. Pour y parvenir, poursuit le document, ces pays doivent analyser 'les contraintes internationales potentielles au développement de leurs secteurs des matières premières' et plaider leur cause auprès des instances appropriées. Comment: Il est intéressant de noter que ce document de la Commission ne fait aucune référence à la nécessité d'une réponse cohérente de l'UE aux conséquences du déclin des prix des matières premières. C'est une omission remarquable, compte tenu de l'échec du nouvel instrument FLEX, qui a remplacé l'ancien dispositif STABEX. Le document évoque bien le rôle des fonds de stabilisation pour stabiliser les prix en utilisant des stocks de sécurité, mais il parle peu du rôle que les transferts STABEX ont joué pour financer ces mécanismes dans certains pays ACP. Alors que l'on envisage d'inclure le sucre et le coton dans l'analyse du déclin des prix des matières premières, il est curieux de constater que le document ne mentionne pas l'impact que les politiques sucrières de l'UE ont eu, depuis 1970, sur le déclin des prix du marché mondial ni les conséquences des politiques cotonnières des USA sur le déclin du prix du coton. En fait, le document ne fait référence au coton, au sucre et au riz que lorsqu'il observe, de façon assez obscure, que 'de nombreux grands acteurs internationaux pourraient intensifier leur efforts pour promouvoir une cohérence des politiques'. Compte tenu de la concentration du pouvoir du marché entre les mains des torréfacteurs - où quatre entreprises dominent le marché mondial - l'UE pourrait utiliser ses législations existantes en matière de concurrence pour établir le degré d'abus de position dominante de ces quatre sociétés, dans leurs relations avec les producteurs de café. Ceci pourrait constituer une base utile pour promouvoir l'objectif consistant à garantir aux producteurs de café une proportion plus importante de la valeur finale de la vente du produit fini. Curieusement, la diversification dans certains pays (Zambie, Mozambique, Ethiopie) aggrave les problèmes que les producteurs connaissent actuellement (dans le secteur du sucre, par exemple). Par ailleurs, les initiatives de diversification pour approvisionner les marchés régionaux (la production ougandaise de blé, par exemple), se heurtent aux problèmes de distorsion du marché générés par les programmes de soutien agricole des pays de l'OCDE. De surcroît, les efforts entrepris pour diversifier (la production de citron au Swaziland, par exemple) peuvent être détruits par l'harmonisation des normes européennes sanitaires et phytosanitaires, qui multiplie les obstacles non tarifaires au commerce et les risques associés à l'exportation vers les marchés de l'UE. Le document de la Commission observe qu'une des 'conditions essentielles pour le succès est que le marché visé par la diversification soit dynamique et en croissance'. Toutefois, si le marché est dynamique et en croissance, il sera probablement aussi visé par les gros producteurs de l'OCDE et par d'autres pays en développement dépendants des matières premières et qui cherchent également à diversifier , ce qui mène à un sur approvisionnement et à des baisses de prix (dans le secteur en pleine expansion des fleurs coupées, par exemple). S'agissant de la valorisation des produits, le document note que 'les petits pays producteurs de matières premières ont un handicap comparatif pour s'engager dans les activités de transformation', dans la mesure où les exigences de plus en plus strictes et sophistiquées auxquelles ils sont confrontés, appellent de gros investissements et une forte capacité de production. Le refus de prendre en compte une réactivation des accords internationaux sur les matières premières sous prétexte que les 'conditions qui permettraient à ces dispositifs de réussir ne sont pas réunies', signifie que ces conditions ne peuvent pas être créées. Ceci est dénoncé, dans un nouvel ouvrage de Peter Robbins, Stolen Fruit, publié par le CTA et Zed Press , qui affirme au contraire, que l'OMC propose des dispositions - comme celles qui sont actuellement exploitées par le Kenya - pour appliquer des prix d'intervention dans des cas comme celui du café où les prix réels ont chuté jusqu'à un septième de leur valeur de 1980. La Commission européenne a fait paraître, en... |
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Date |
2015-03-30T07:17:13Z
2015-03-30T07:17:13Z 2003 |
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Type |
News Item
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Identifier |
CTA. 2003. Dépendance vis-à-vis des matières premières et pauvreté. Décembre 2003. CTA, Wageningen, The Netherlands.
https://hdl.handle.net/10568/64250 |
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Language |
fr
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Relation |
Agritrade, Décembre 2003
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Publisher |
CTA
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