Innovations locales pour la conservation des semences
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Title |
Innovations locales pour la conservation des semences
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Creator |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
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Description |
Innovations locales pour la conservation des semences CHAPEAU Les paysans ont toujours conservé leurs semences d’une année sur l’autre. Pour cela ils ont inventé toute une série de méthodes locales qui marchent empiriquement. De plus en plus les scientifiques s’intéressent à ces méthodes pour les ajouter au patrimoine des savoirs endogènes, les analyser et les diffuser. Jonas Manvoaéké est un ingénieur agronome béninois qui a fait des recherches de ce type. Il nous révèle certaines de ses trouvailles au micro de Félix Houinsou. COMMENCEMENT DE LA BANDE : «Au cours de nos recherches, nous avons pu …» FIN DE LA BANDE : « … plantes qui existent dans la vie quotidienne du paysan. » DURÉE DE LA BANDE : 7’18 ANNONCE DE FIN : Cette émission vous était proposée par le CTA. Transcription Manvoaéké Au cours de nos recherches, nous avons pu recenser plusieurs technologies locales que les paysans utilisent pour conserver les semences. Il en existe un certain nombre, mais nous allons seulement vous parler de quelques unes de ces technologies locales. La première technologie c’est l’utilisation des feuilles de tamarinier pour la conservation des semences. La seconde technologie concerne essentiellement l’utilisation de la terre du soc de mortier pour la conservation et le traitement des semences. La troisième technologie concerne également l’utilisation de l’écorce de raisin sauvage pour conserver les semences. La quatrième technologie est relative à l’utilisation de « Lepia multifora » communément appelé le thé de Gambie pour le traitement de la semence. Et pour la cinquième technologie, nous avons l’utilisation de la plante appelée le « Boxia Senegalensis » qui permet de conserver également les semences. Houinsou Alors, revenons en détail à chacune de ces technologies. Manvoaéké Pour la conservation des semences avec les feuilles de tamarinier, il y a une condition préalable pour la réussite de l’activité qui est le bon séchage de la semence. Pour cela on étale la semence sur une natte ou sur une bâche, ensuite on coupe les petites branches feuillues du tamarinier qui sont disposées de façon à protéger la semence du soleil. Cette semence sèchera en même temps que les feuilles du tamarinier. Par la suite on enlève les branches en laissant les feuilles sur la semence étalée au soleil, on remue la semence à conserver avec les feuilles du tamarinier. A la fin de l’opération du séchage au soleil, on ramasse le mélange des semences et des feuilles de tamarinier pour le stockage dans le récipient de conservation. Il faut prendre soin de bien fermer ce récipient : ça peut être un canari, une jarre, une calebasse. Avec cette pratique, il n’y a pas d’attaques d’insectes. Houinsou Quant à l’écorce de raisin sauvage, vous pouvez décrire comment les producteurs peuvent procéder pour pouvoir s’en servir pour mieux conserver les semences. Manvoaéké Il faut savoir que la partie de la plante qui rentre dans la conservation des semences est l’écorce. Après l’écorçage du raisin sauvage, on le fait peler et on le sèche au soleil. Le produit séché est réduit en poudre. Cette poudre est tamisée et est mélangée avec la semence à conserver en quantité suffisante. Ce mélange est mis dans le récipient et bien fermé pendant la période de conservation. C’est une pratique qui est peu connue par la population mais qui s’avère très efficace. Houinsou Alors qu’en est il avec le sable du socle du mortier ? Manvoaéké Pour ce qui concerne l’utilisation de terre du socle du mortier, il faut savoir que c’est une pratique qui a été appliquée par une vieille malienne pour conserver les semences communautaires avec son propre savoir-faire en matière de conservation des semences. Après avoir séché la semence au soleil, cette vieille a pris la terre où repose le socle du mortier. Cette terre est copieusement tamisée afin d’enlever les petits cailloux, les bâtonnets et autres impuretés qui s’y trouve. Cette poudre de terre est mélangée à la semence à conserver dans les récipients que ce soit gourde, calebasse, jarre, canari etcetera. Houinsou A propos du thé de Gambie ? Manvoaéké La plante entière dans ce cas rentre dans la conservation des semences : le produit séché est réduit en poudre, cette poudre est également tamisée et mélangée avec la semence à conserver en grande quantité. Ce mélange est mis dans un récipient et bien fermé pendant toute la période de conservation. Cette pratique s’avère très efficace pour la conservation des semences et la plante est une adventice très répandue dans les champs de mil. Houinsou Oui, à propos de cette plante donc appelée Thé de Gambie, quel est son nom scientifique ? Manvoaéké C’est le Lipia multifora. Houinsou OK. En dehors de toutes ces technologies, il y a encore une autre ? Manvoaéké Oui, en dehors des ces quatre premières technologies, il y en a une cinquième avec une plante dont le nom scientifique est le « Boxia Senegalensis » communément appelé en bambara le « béré ». Le « Boxia Senegalensis »est une plante de l’Afrique semi-aride. Ses feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle pour traiter diverses maladies dont les rhumatismes et les enflures. La partie de la plante qui rentre dans la conservation des semences dans ce cas est la feuille. Cette pratique connue par la population est peu pratiquée du fait que la plante est actuellement en voie de disparition à l’état naturel, à cause de l’homme. Houinsou Sur le plan scientifique, est ce que vous avez testé l’efficacité de ces plantes ? Manvoaéké Ces innovations locales sont très efficaces pour la conservation des semences. Des essais et des analyses sont actuellement en cours par les scientifiques, par les instituts de recherche pour déterminer le mode d’utilisation en termes de dosage et en termes de quantité de semences qu’il faut utiliser pour chaque innovation locale afin de donner une certaine caution scientifique à la chose. Houinsou Par rapport au coût des produits chimiques, nos paysans peuvent facilement s’approprier ces technologies ? Manvoaéké C’est l’idéal ! Tous ces produits sont utilisés à partir des plantes du milieu dans lequel vit le paysan et il n’y a pas de coût à engager pour aller acheter ces plantes, ce sont des plantes naturelles, ce sont des plantes qui existent dans la vie quotidienne du paysan. Fin de la bande. Quelques trouvailles des savoirs endogènes pour conserver efficacement les semences. |
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Date |
2007
2015-03-19T14:19:31Z 2015-03-19T14:19:31Z |
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Type |
Audio
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Identifier |
CTA. 2007. Innovations locales pour la conservation des semences. Programme de radio rurale 07/04. CTA, Wageningen, The Netherlands.
https://hdl.handle.net/10568/59734 |
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Language |
fr
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Relation |
Programme de radio rurale 07/4, Radio Rurale
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Rights |
Open Access
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Format |
application/octet-stream
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Publisher |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
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