Des bananes ou ... des bananes ? telle est l'alternative
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Title |
Des bananes ou ... des bananes ? telle est l'alternative
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Creator |
Greenidge, Carl B.
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Description |
Les divers chapitres de la convention de Lomé, dont celui portant sur les échanges, depuis peu d'actualité, accordent de nombreux avantages aux pays ACP. C'est notamment le cas pour les pays des Caraïbes exportateurs de bananes vers la CE. Mais pourquoi ces pays accordent ils autant d'importance à la culture des bananes ? La banane est le fruit le plus présent dans les échanges internationaux, alors qu'elle n'est produit que par un groupe très restreint de pays (voir Spore 45). Parmi eux, certains dépendent presque exclusivement de cette culture pour des raisons climatiques, topographiques et historiques. Les Iles du Vent (Dominique, Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Vincent) sont des cas extrêmes. Caractérisées par un terrain escarpé, volcanique, une forte pluviométrie, des exploitations fragmentées et un marché protégé par l'ancienne puissance coloniale, le Royaume Uni, elles dépendent non seulement d'une seule culture, les bananes, mais aussi d'un seul marché pour l'écouler, la CE. Les producteurs latino-américains de 'bananes dollars' ont été amèrement déçus par l'accès limité au marché communautaire qui leur a été accordé en juin dernier. Ils avancent notamment que cet accès insuffisant se traduira par des pertes d'emplois dans leurs pays, avec la cohorte des conséquences sociales et politiques. Mais l'Amérique latine est en train d'augmenter sa production de bananes et détient d'ores et déjà près de 60 % du marché communautaire. Elle bénéficie en outre, via les grandes sociétés américaines implantées dans la région, d'un accès au marché des Etats-Unis. Les producteurs des pays ACP des Caraïbes ne disposent pas, quant à eux, d'un tel accès, et doivent partager les 40 % restants avec les pays ACP africains (Cameroun et Côte d'Ivoire) et les producteurs des Canaries, de Madère, de Guadeloupe et Martinique. DES REFORMES PROGRESSIVES En outre, les bananes ne jouent qu'un rôle limité dans les exportations et l'emploi des pays d'Amérique latine (1 % seulement des recettes d'exportation de la Colombie). Ce pourcentage est certes plus important pour les quatre autres grands producteurs latino-américains, mais même le Honduras, producteur qui dépend le plus de cette culture, dispose d'une économie plus diversifiée que celle des Iles du Vent. Par ailleurs, la majeure partie de la production des bananes dollars est réalisée sur de vastes exploitations, par une main-d’œuvre salariée, alors que les bananes des Caraïbes sont essentiellement cultivées par des propriétaires exploitant des terres dont la superficie moyenne avoisine un hectare. On peut avancer qu'à terme, le système de culture adopté aux Caraïbes - petites exploitations et recours limité aux facteurs de production - sera plus durable et écologiquement préférable aux systèmes intensifs. En effet, ces derniers sont déjà mis en cause pour les lessivages des terres et la pollution des cours d'eau et du milieu marin, récifs coralliens compris. Dans l'esprit et dans le cadre de la convention de Lomé, il faut certes oeuvrer en faveur d'un marché plus favorable aux bananes, en promouvant notamment leur saveur unique et leur image de produit alimentaire sain. Malgré tout, les producteurs de bananes des Caraïbes devront à l'avenir s'industrialiser et diversifier leur production. Un pas a déjà été franchi avec l'introduction de procédés agroalimentaires destinés à accroître la valeur ajoutée et à utiliser les sous-produits, mais aussi avec le tourisme, le développement d'autres cultures et de l'industrie légère. La diversification ne représente pas pour autant le chemin le plus direct et le plus court vers l'indépendance : la plupart des créneaux du marché sont déjà occupés et sortir de la monoculture n'est pas chose aisée ! C'est pourquoi, dans un avenir proche, les producteurs de bananes de la région Caraïbe continueront à s'appuyer sur leur accès au marché de la CE. Toutes les réformes doivent être introduites progressivement et les partenaires de longue date de cette région doivent se préparer à atténuer les conséquences politiques et économiques potentielles. Dans les pays ACP, l'absence de garantie des ressources et d'aides à la restructuration de ce secteur frappe déjà de plein fouet les pays producteurs traditionnels, notamment les îles Caraïbes, très vulnérables. Citons par exemple les récents problèmes rencontrés par SainteLucie, qui résultent des prix très bas actuellement accordés aux producteurs. Il est impératif que la Communauté européenne et ses Etats membres reconnaissent qu'il est urgent de leur prêter assistance et approuvent dans les plus brefs délais la proposition de la Commission à cet égard. Les opinions émises dans cette tribune libre n'engagent que leurs auteurs. Elles ne sauraient être attribuées au CTA. Des bananes ou ... des bananes ? telle est l'alternativeLes divers chapitres de la convention de Lomé, dont celui portant sur les échanges, depuis peu d'actualité, accordent de nombreux avantages aux pays ACP. C'est notamment le cas pour les... |
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Date |
1994
2015-03-23T11:07:04Z 2015-03-23T11:07:04Z |
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Type |
News Item
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Identifier |
Greenidge, Carl. 1994. Des bananes ou ... des bananes ? telle est l'alternative. Spore 49. CTA, Wageningen, The Netherlands.
1011-0046 https://hdl.handle.net/10568/60808 |
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Language |
fr
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Relation |
Spore
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Rights |
Limited Access
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Publisher |
Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
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Source |
Spore
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