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Rêve de plantes

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Title Rêve de plantes
 
Creator Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Description Gagner sa vie grâce à l'extraction et à la production des huiles essentielles végétales est possible. Mais pour respirer à pleins poumons les parfums exquis de la réussite, les cultivateurs et producteurs des pays ACP doivent s'astreindre aux multiples exigences d'un marché en forte évolution.

Une petite goutte d’ylang-ylang suffit au massage le plus bienfaisant qui soit. Calmantes, revigorantes, voluptueuses, relaxantes, les huiles essentielles ont de nombreux effets à la fois physiques et subtilement psychologiques. Elles sont utilisées depuis des milliers d’années en aromathérapie pour leurs valeurs thérapeutiques, en cosmétologie, en pharmacie, en gastronomie et, plus récemment, comme pesticides biologiques.

Estimé à 1, 2 milliard d'euros par an, le marché semble bien établi. L'enthousiasme croissant des consommateurs occidentaux pour tous les produits dits 'naturels' (sous-entendu 'sains') contribue à accroître régulièrement son potentiel.

Aujourd'hui, on recense plus de 3000 sortes d'huiles essentielles extraites des racines, des écorces, des feuilles, des graines, des fruits et des fleurs de divers végétaux ; 500 d'entre elles font l'objet d'une commercialisation. Le terme même d''essentielles' montre l'importance attachée à ces huiles depuis le XVIe siècle. À cette époque, un physicien du nom de Paracelsus décrivit l'huile extraite d'une plante comme l'essence totale, la plus pure, la plus concentrée, la plus divine après les quatre éléments que sont la terre, l'eau, l'air et le feu. Il évoquait ainsi une cinquième substance divine, autrement dit la quintessence (du latin quintus = cinq).

Aussi célestes qu’elles puissent paraître, les huiles essentielles restent à portée de main. L’essence de la feuille de girofle contient de l’eugénol que l’on retrouve dans la pâte dentifrice; celle du clou de girofle agit contre le mal de dents; celle des pépins d’agrumes est utilisée dans la préparation de boissons et celle du romarin comme sédatif.



Bon pour emploi!



Les méthodes utilisées dans la production artisanale d'huiles essentielles (le plus souvent distillation, expression et extraction à l’aide de solvants) ne permettent pas toujours d'atteindre le niveau de qualité requis pour le commerce d'exportation. Les négociants internationaux exigent des procédés fiables nécessitant des équipements modernes et des mises de fonds importantes. La société Phael Flor à Madagascar, par exemple, a dû investir plus de 300000 euros pour produire industriellement des essences de haute qualité extraites de plantes cultivées biologiquement comme le géranium, le poivrier, la cannelle, le camphrier, le gingembre, le vanillier et le giroflier. Cette société, qui réalise un peu moins de 10 % des exportations nationales, emploie plus de 50 personnes dans ses unités de traitement et de distribution; son activité a généré de l'emploi pour plusieurs centaines de producteurs.

Le secteur agro-industriel de production d’huiles essentielles contribue à l’économie agricole nationale et à une bonne balance commerciale. Beaucoup de pays ACP (Bénin, Ghana, Malawi, Mali, Rwanda, Togo et Zimbabwe) l'ont compris; leurs projets d’investissement en témoignent. Au Mali, la société UPROCOHE est typique de ces sociétés désireuses de conquérir les marchés internationaux. D'où son acquisition de matériaux de stockage et de conditionnement (les huiles essentielles ne peuvent pas être stockées dans des bouteilles en plastique) et d'équipements visant à répondre aux normes de qualité ISO. D’autres pays, du Guatemala à l’Australie, affûtent leurs armes pour remporter des parts de marché dans un secteur où la concurrence se développera certainement.

Dans l’océan Indien, les Comores, les Seychelles et Maurice ont une importante production. Ils sont dominés par Madagascar qui produit plus de la moitié de l’essence de girofle du monde entier et un tiers de l’essence d’ylang-ylang, ce qui lui permet de générer des revenus d’exportation de 5 millions

d’euros par an. Madagascar exporte même l’ylang-ylang à la Jamaïque où il est mélangé à de l’essence de citronnelle de production locale. La Jamaïque est elle-même bien placée et détient le quasi-monopole de la production et de la vente de piment (Pimenta officinalis).



La ruée vers l’or



Nombreux sont les pays ACP qui bénéficient d'un bon potentiel de production et de commercialisation des huiles essentielles. Toutefois — l'expérience récente de Madagascar le montre —, beaucoup d’efforts restent à fournir pour garantir la bonne rentabilité de ce secteur. Entre 1992 et 1997, des millions de dollars ont été investis par des banques et des sociétés locales malgaches, par la Banque mondiale, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, le Centre ACP-UE pour le développement de l’industrie, et les agences allemandes, américaines et européennes de coopération pour le développement. Des dizaines de sociétés ont été créées, mais beaucoup d'entre elles ont échoué. Pourquoi? Par manque de rigueur en ce qui concerne l'approvisionnement en matières premières, le contrôle de la qualité et les techniques de production. Cette expérience démontre la nécessité d'organiser le secteur avec l'aide d'une organisation professionnelle : le SYPEAM, par exemple. Ce syndicat de professionnels apporte son soutien aux producteurs d'extraits aromatiques alimentaires et médicinaux en leur offrant des informations techniques et des formations.

Le marché des huiles essentielles est attrayant mais difficile à conquérir, car la qualité des produits y est une priorité. Des négociants peu scrupuleux la négligent : comme les essences sont très concentrées, ils y mélangent des essences synthétiques. Ils ont tort. Car les acheteurs risquent de s'en apercevoir lors de leurs inspections et les consommateurs ne s'y tromperont pas.

Le marché des huiles essentielles est volatil, soumis à forte concurrence depuis que ces produits connaissent une certaine popularité. Respecter les normes de qualité contribuerait à démentir l'adage selon lequel l'argent n'a pas d'odeur.



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Comment voulez-vous votre ylang-ylang : distillé, broyé, dilué, exporté ?



Pour plus d’informations :

IFEAT (International Federation of Essential Oils and Aroma Trades) — Federation House, 6 Catherine Street, Londres, WC2B 5JJ — Royaume-Uni

Fax : + 44 171836 0580

Site Web : www.ifeat.org.uk



Essential Oils World — PO Box 72, Chipping Norton, Oxon, OX7 6JU, Royaume-Uni

Fax : + 44 1608 659257

Site Web : www.cotpubco.demon.co.uk/cosweb/eswhome.html



SYPEAM (Syndicat professionnel des producteurs d'extraits aromatiques alimentaires et médicinaux

de Madagascar)

BP 1348, Antananarivo 101 — MADAGASCAR

Fax : + 261 2022 26921

E-mail : sypeam@sinergic.mg

Site web :http://www.sinergic.mg/sypeam/default.htm
Gagner sa vie grâce à l'extraction et à la production des huiles essentielles végétales est possible. Mais pour respirer à pleins poumons les parfums exquis de la réussite, les cultivateurs et producteurs des pays ACP doivent s'astreindre aux...
 
Date 2000
2015-03-26T12:09:37Z
2015-03-26T12:09:37Z
 
Type News Item
 
Identifier CTA. 2000. Rêve de plantes. Spore 86. CTA, Wageningen, The Netherlands.
1011-0046
https://hdl.handle.net/10568/62212
https://hdl.handle.net/10568/99659
 
Language fr
 
Relation Spore;86
 
Rights Open Access
 
Publisher Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Source Spore