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Qui veut du café ?

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Title Qui veut du café ?
 
Creator Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Description Jusqu’où le cours du café peut-il chuter ? Début septembre 2001, il a atteint un seuil historique à 0, 41 US$ la livre et les médias spécialisés se demandaient pourquoi rien n’était fait pour enrayer cette chute. La baisse a commencé en 1989, quand les Érats-Unis, qui consomment la moitié des volumes commercialisés, et le Brésil, plus gros producteur mondial, ont décidé de se retirer de l’Accord international sur le café. C’était la suppression de fait du prix minimum garanti, alors fixé à 1, 26 US $ la livre.

La chute libre dure depuis deux ans et n’est pas encore enrayée. Les agriculteurs ne peuvent plus produire à ces prix. Ils économisent sur les intrants, et même sur le travail de cueillette, alors que la qualité nécessite plusieurs passages afin de ne récolter que des cerises mûres.

L’impact va bien au-delà des plantations de café. Selon le rapport Bitter Coffee de l’ONG britannique OXFAM, en mai 2001 : ' le revenu des petits producteurs a été anéanti. Environ 20 millions de foyers se consacrent à cette culture, qui est souvent la principale — voire l’unique — source de revenus pour acheter de la nourriture, payer la scolarité des enfants, les frais de santé et les autres dépenses '.

Pourquoi les cours se sont-ils effondrés ? Simple affaire d’offre et de demande. L’offre augmente de 3, 6% par an depuis 1996, contre 1, 5% pour la demande. Les gros consommateurs d’Amérique du Nord et d’Europe ont ré-exporté leurs stocks sous forme de café grillé et soluble. Le Brésil, le Honduras, la Tanzanie et l’Ouganda ont fortement augmenté leurs productions, mais leurs recettes d’exportation ont baissé.

Le plus grand bouleversement tient à la croissance inexorable du Vietnam, qui a ravi à la Colombie la place de deuxième pays producteur. Grâce à des investissements européens, français en particulier, le Vietnam fournit aujourd’hui 900 000 t, sur une production mondiale de 6 800 000 t, alors que la consommation est de 6 200 000 t.

Le stockage serait une solution, mais le plan lancé en 2000 par l’Association des pays producteurs de café (ACPC) a été un échec, car les surplus ont dépassé les quantités stockées. Au Kenya, les producteurs associés dans les sociétés de café Kamuyu et Othaya attendent pour vendre leur café qu’il atteigne un prix raisonnable, 3 à 5 US $, mais ils risquent d’attendre longtemps. Le Vietnam, qui n’est pas membre de l’ACPC, a tardivement suggéré de réduire sa production de 30 %.

Pour certains, le salut pourrait venir de marchés de niche, fondés sur la haute qualité, le commerce équitable, ou l’agriculture biologique. La Jamaïque réussit ainsi très bien le marketing de son merveilleux Blue Mountain. Les petits producteurs éthiopiens (95% des producteurs de ce pays) reprennent des initiatives de Madagascar et de Tanzanie pour faire certifier biologique leur café ; les prix peuvent y gagner 0, 40 US $ la livre.

Et puis il y a ce qui ne change pas : l’Arabica du Kenya rapporte toujours cinq fois plus qu’un Robusta de Côte d’Ivoire.

L’ACPC soutient que la seule vraie solution consisterait en une action concertée des producteurs et des consommateurs. Lors de la Conférence mondiale sur le café de mai 2001, qui a frisé la panique, elle a proposé de nouveaux accords (sans prononcer le terme de quotas) : acceptation par les transformateurs de prix plus élevés, approfondissements de marchés de niche, garanties environnementales et sociales pour les producteurs. Un peu de réglementation, finalement.
Jusqu’où le cours du café peut-il chuter ? Début septembre 2001, il a atteint un seuil historique
 
Date 2001
2015-03-26T12:10:53Z
2015-03-26T12:10:53Z
 
Type News Item
 
Identifier CTA. 2001. Qui veut du café ?. Spore, Spore 95. CTA, Wageningen, The Netherlands
1011-0046
https://hdl.handle.net/10568/62762
https://hdl.handle.net/10568/99668
 
Language fr
 
Relation Spore;95
 
Rights Open Access
 
Publisher Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Source Spore