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Repenser la gestion des pâturages en Afrique

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Title Repenser la gestion des pâturages en Afrique
 
Creator Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Description Des kilomètres de fil de fer barbelé, des clôtures saccagées et des puits abandonnés : tels sont en général les résultats des projets de gestion des pâturages des années 80. Cependant, une nouvelle méthode de « gestion globale des ressources » avec une forte participation villageoise est en train de voir le jour, en Afrique australe comme en Afrique francophone.

Le Commonwealth Secretariat a mis sur pied en 1991 un projet à double objectif : étudier les aspects techniques de gestion des pâturages communaux et identifier les conditions d’adoption de cette nouvelle démarche en Afrique. Ce projet a été financé par le Commonwealth Fund for Technical Cooperation. L’intérêt et le soutien qu’il a suscités ont conduit le Commonwealth Secretariat à collaborer avec l’Overseas Development Institute (ODI) et l’International Institute for Environment and Development (LIED), afin d’approfondir ces questions dans le cadre d’ateliers, d’études de cas et de publications, aujourd’hui disponibles auprès du Secrétariat.

La production de viande n’est pas le seul objectif des éleveurs africains, notamment dans les régions où la pluviosité est faible le lait, le sang, la force de traction et le transport sont tout aussi importants. Les opérations de développement visant à renforcer un seul produit (généralement la viande) sont donc peu efficaces et en général mal accueillies.

Autrefois, l’évaluation des pâturages s’effectuait dans l’optique de la seule production de viande de boeuf : l’idée de « capacité de charge » a donc été associée à un objectif économique unique. On constate cependant aujourd’hui que le cheptel africain, en augmentation constante depuis cinquante ans, dépasse bien souvent la capacité de charge officielle.



Capacité de charge » : une notion aléatoire



Il faut donc remettre en cause l’idée d’une capacité de charge unique et accepter que la densité d’occupation puisse varier en fonction des systèmes de production. C’est dire l’importance d’une nouvelle approche globale de la gestion des pâturages en général, et de la notion de « surpâturage » en particulier. Depuis les années 30, les experts réitèrent avec une insistance accrue leurs mises en garde contre les méfaits du surpâturage pour la brousse africaine : ils ont mis au point une méthode scientifique d’évaluation des conditions de pâturage, et des indicateurs botaniques standard sont utilisés pour déterminer le taux d’occupation optimal. Toutefois, cette méthode met essentiellement l’accent sur la relation entre le pâturage et la végétation, en omettant les importantes variations de la pluviométrie.

On a en effet constaté que les régions où le pâturage occupe une place prépondérante sont sujettes à la sécheresse, ce qui entraîne l’instabilité ou le déséquilibre de l’ensemble du système. Mais pour y faire face, les éleveurs doivent faire preuve d’une grande souplesse. C’est le cas par exemple de la tribu Turkana, au Nord-ouest du Kenya : leur gestion des troupeaux est fonction des fluctuations de la production d’herbe et se calque donc sur l’évolution de l’environnement. Cette stratégie implique une très bonne connaissance du milieu et une grande mobilité. Les éleveurs se déplacent vers des zones où les pluies sont plus importantes, et exploitent les variations naturelles du paysage plus favorables au pâturage, telles que le lit des oueds et les dambos (plaines inondables vertes). Une migration du bétail aussi « opportuniste » assure une utilisation optimale des rares ressources disponibles. Néanmoins, les éleveurs subissent des pressions accrues car le contexte politique limite l’ampleur des déplacements.



Dimensions socio-économiques



Il est relativement plus facile d’avancer de nouvelles idées et de mettre en cause les anciens modèles que de définir des solutions de remplacement. Les contraintes environnementales que subissent les éleveurs et les stratégies d’adaptation qu’ils pratiquent sont de mieux en mieux connues. S’il est maintenant certain que les anciens modèles de gestion de pâturage doivent être abandonnés, on se heurte aujourd’hui à la définition de nouvelles solutions de remplacement.

Se préparer aux aléas et optimiser les opportunités tout en minimisant les risques ne peut se faire sans prendre en compte toute une série d’aspects tels que le régime foncier, la commercialisation du bétail, la gestion des pâturages et l’interface avec les systèmes de culture, autant de questions socio-économiques délicates. Sept études commanditées pour déterminer comment mettre en oeuvre une stratégie de gestion opportuniste ont été présentées lors d’un récent atelier de recherche organisé à Woburn au Royaume-Uni. Ces travaux ont bénéficié du concours financier de l’Overseas Development Administration (ODA) et de la Banque mondiale. Un bref compte rendu de cette réunion a été publié dans New Directions in African range management and policy (juin 1993).

Les problèmes écologiques font l’unanimité des experts. Mais les analyses et les solutions divergent dès lors que l’on considère la dimension socio-économique. Encourager des initiatives de développement dans les zones marginales exige donc d’approfondir ces questions afin de parvenir à une réelle gestion à long terme des pâturages.
Des kilomètres de fil de fer barbelé, des clôtures saccagées et des puits abandonnés : tels sont en général les résultats des projets de gestion des pâturages des années 80. Cependant, une nouvelle méthode de « gestion globale des...
 
Date 1993
2015-03-23T11:06:29Z
2015-03-23T11:06:29Z
 
Type News Item
 
Identifier CTA. 1993. Repenser la gestion des pâturages en Afrique. Spore 48. CTA, Wageningen, The Netherlands.
1011-0046
https://hdl.handle.net/10568/60418
 
Language fr
 
Relation Spore
 
Rights Limited Access
 
Publisher Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation
 
Source Spore